dimanche 12 octobre 2014

Une prédication sur la place des enfants dans l'église - sujet qui me tient à coeur.

Quelle place pour les enfants dans l’Église ?

Notre méditation biblique ce matin, fait partie de notre série sur la vie en église. Le sujet qu'on m'a proposé de traiter est "La places des enfants dans l'église".

Pour réfléchir autour de la question, je propose de méditer ensemble un incident dans la vie de Jésus, ou il a été témoin et participant dans ce que nous pourrions appeler "conflit entre les générations dans le lieu de culte". Cet incident nous est raconté par Mat,

lire Matt 21;12-17

Histoire courte et simple dans ses grandes lignes. L'incident ne durait probablement que quelques minutes. Histoire qui m'invite à la réflexion – sur ma manière d'être avec les enfants, sur notre manière d'être avec les enfants qui font partie de notre communauté.

Dans ce texte, je trouve une première invitation : l'invitation d'accueillir les enfants qui sont parmi nous.

C'est peut-être un banalité de le dire, mais pour que les cris des enfants gênent... il faut qu'ils soient présents.

Contexte = judaïsme. Arrière fond AT – Deutéronome – inclure les enfants dans la vie de foi de tous les jours, comme dans les fête – apprennent non pas des faits historiques, mais qu'ils se savent aussi impliqués eux même dans cette grande histoire du salut.

NT ne traite pas directement la question de la participation des enfants dans la vie de l'église. Mais != silencieux. Indices qui m'amènent à affirmer que la vision de l'église dans le NT est une vision d'une église inter-âge. 1 Jean 2:12-14 (expliquer autre point de vu possible) Je vous le lis.

Mes enfants, dans cette lettre, je vous dis : « Dieu pardonne vos péchés grâce au nom du Christ. »
Vous, les parents, je vous dis : « Vous connaissez celui qui existe depuis toujours. »
Vous, les jeunes, je vous dis : « Vous avez vaincu le Mauvais. »
Vous, les enfants, je vous dis encore : « Vous connaissez le Père. »
Vous, les parents, je vous dis encore : « Vous connaissez celui qui existe depuis toujours. » Vous, les jeunes, je vous dis encore : « Vous êtes forts, la parole de Dieu reste en vous, et vous avez vaincu le Mauvais. »

Jean s’adresse ici à trois générations: enfants, jeunes gens, parents.... avec des paroles d'encouragement – qui se croisent, qui se complètent.
Il est intéressant de lire les paroles adressés explicitement aux enfants.

"Dieu pardonne vos péchés grâce au nom du Christ." et « Vous connaissez le Père. » – n'oublions pas – enfants capables de la repentance... Et on sait qu'il y a bien de gens qui remettent leur vie à Jésus pendant leur enfance. (demander à l'assemblé ?)

Tout comme on sait qu'il y en a d'autres qui ont besoin de plus de temps pour cheminer.... voir qui ont besoin de d'abord rompre avec la foi de leur enfance, pour y revenir plus tard.

Ce n'était probablement pas très différent ce jour là a Jérusalem. Parmi ces enfants qui crient, il y en a peut-être qui le font avec vraie conviction, et d'autres qui ont été attiré par la foule et le bruit par l'ambiance général et qui avait juste envie de participer...

Mais le texte nous invite à accueillir la présence de tous les enfants parmi nous – où qu'ils se trouvent dans leur cheminement spirituel. Et vraiment de les accueillir. Pas juste de les tolérer – mais de leur faire une vraie place dans la vie de l'église. Et je dis bien dans la vie de l'église, qui ne se réduit pas aux dimanches matins bien sur... Donc on cherchera à pratique cet accueil pendant nos week-ends d'église, nos après-midi de réunions, et aux autres moments de notre vie de communauté.

Mais le dimanche matin a son importance. C'est un peu le moment symbolique quand la communauté tout entier est encouragé à se rassembler, et donc l'accueil des enfants est aussi important à ce moment.

Pour l'organisation, bien sur toute est possible – la seule limite est notre imagination. Donc tout le monde ensemble, activités différents par tranche d'age, des fois l'un des fois l'autre – toute est possible...

Mais quelque soit l'organisation choisi je pense que notre motivation et notre manière d'être avec les enfants sont plus important que notre organisation du temps de de l'espace qui sera toujours imparfait..

Bien sur des locaux adaptés et attrayants, un équipe compétent et souriant et vont contribuer à cet accueil. Mais le plus important est quand même l'attitude général de l'assemblé – de chacun. Car les être humains on la fâcheuse habitude de se souvenir plus facilement et plus longtemps du négatif. En tant que mère, en tant que monitrice, je sais que la parole impatiente ou le remarque grincheux adressé aux parents ou aux enfants sur le parking pèse très lourd, et peut vraiment décourager... au point ou les parents peuvent avoir peur d'amener leurs enfants, par peur des réactions des autres. Je nous invite à veiller, à nous efforcer d'être un communauté accueillant pour les enfants, pour leurs parents et bien sur pour les autres...

Première invitation: accueillir les enfants parmi nous.

E puis j'y trouve une deuxième invitation. Ce texte nous invite à...accepter que les enfants soient des enfants, avec un comportement d'enfant

Cet incident avec les enfants avait lieu dans le cour extérieur du temple. Probablement peut de temps après le nettoyage du temple, quand Jésus a chassé les vendeurs et leur marchandise.

Peut-être que ceux qui se plaignait sur les enfants pensait que Jésus allait aussi les chasser, tout comme il a chassé les marchands. Après tout, une bande d'enfants qui crie fait du bruit. Beaucoup de bruit. Presque autant de bruit peut-être que les vendeurs et leurs animaux. (ça casse les oreilles)

Mais, tout le contraire, Jésus accepte et la présence et les cris des enfants.

Ce texte nous invite donc à accepter des enfants comme des enfants. A accepter que le louange des enfants s'exprime des fois à la manière des enfants – y compris avec cris, sauts, rires, par des dessins, en bougeant, avec des mots a eux qui ne sont peut être pas les mots à nous. Ce texte m'invite à accepter que pour beaucoup d'enfants, surtout les plus jeunes, rester assis et garder le silence demande un très grand effort...

(Je ne suis pas en train de dire qu'on n'aura pas d'exigences vis à vis de nos enfants, il ne s'agit pas de les sous-estimer non plus. Si j'étais en train de leur parler sur le sujet du vivre-ensemble, je leur dirait sûrement qu'ils ont aussi leur rôle à jouer.

Mais veillons à ne pas mettre la barre trop haut – et acceptons d'être compréhensifs quand il y en a qui on du mal).

Bien sur, tout ça est déjà pris en compte pendant le moments particuliers avec les enfants Mais il a peut-être aussi des éléments qu'on pourrait inclure dans nos temps tous-ensemble:

  • Inclure des temps ou on bouge physiquement ? Danse, processions, se lever ?
  • Chercher des moyens de louer le Seigneur autrement qu'avec nos paroles et nos chants – (exemple louange non-musical Gilbert, exemple prières dessinées)
  • Structurer autrement nos cultes de temps en temps (idée ateliers/stations...)
  • Accepter un certain va et vient – ex Gagnières
  • Et on pourrait bien sur multiplier les idées....

Je trouve une 3ième invitation dans cette histoire, l'invitation de recevoir ce que les enfants peuvent nous donner


"Hosanna pour le Fils de David". Car bien sur ce sont leur mots encore plus que leurs cris qui sont à l'origine du mal-aise des responsables du temple.

Vous vous rendez compte ?

Ce jour-là, dans le temple, le lieu le plus sacré du Judaïsme, le centre visible du culte du Seigneur, ce n'était ni le grand prêtre, ni les experts de la loi qui disait la vérité, c'était les enfants.... Et le grand-prêtre et les experts de la loi en sont profondément dérangés. Et donc Jésus leur renvoie à leurs « textes de base », au psaume 8 avec la citation "Par la bouche des tout-petits et des nourrissons, tu t’es préparé une louange".

"Par la bouche des tout-petits et des nourrissons, tu t’es préparé une louange".

Même les plus petits peuvent louer Dieu. Même les plus petits peuvent dire la vérité sur Jésus.

Ça nous rappelle que reconnaître la personne de Jésus n'est pas une question de sagesse humaine, d'études, ou de niveau intellectuel. Tout le contraire. Comme dit l'apôtre Paul "Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes"

Dans les relations enfants-adulte dans l'église, nous ne sommes pas dans un sens unique – ce n'est pas toujours à l'adulte de donner et à l'enfant de recevoir....

Pour la 3ieme semaine d'affilé, je nous invite à réentendre Romans 12 :

En effet, dans notre corps, il y a plusieurs parties, et elles ne font pas toutes la même chose. De même, nous qui sommes plusieurs, nous formons tous ensemble un seul corps en étant unis au Christ. Et nous sommes tous unis les uns aux autres, chacun à sa place, comme les parties d'un même corps. Nous avons reçu de Dieu des dons, et ils sont différents pour chacun de nous. Alors si quelqu'un a le don de parler comme un prophète, qu'il parle en accord avec la foi commune à tous. Si quelqu'un a le don de servir, qu'il serve, si quelqu'un a le don d'enseigner, qu'il enseigne, si quelqu'un a le don d'encourager, qu'il encourage. Celui qui donne doit donner sans compter, celui qui dirige la communauté doit le faire avec ardeur, celui qui aide les pauvres doit le faire avec joie.

Nous formons ensemble un seul corps en étant unis au Christ. Et il n'y a pas d'âge minimum pour y appartenir. Nous avons besoin des uns des autres, de la présence et des dons des plus petits comme des plus grands. Et un enfant chrétien est bien sûr chrétien à part entier – il n'y a pas de St Esprit junior. Donc quel place sommes nous prêts à faire pour que nos enfants exercent leur dons, au bénéfice de la communauté entière ?


Dans notre passage, les enfants ont parlé en prophète – sommes nous suffisamment à l'écoute pour entendre quand Dieu nous parle par les bouches de nos enfants ? Encourageons-nous nos enfants et nos jeunes dans le service pratique – et avons-nous suffisamment d'humilité pour nous laisser servir par eux ? Acceptons-nous d'être encouragés, voir enseignés par eux ?

Je pense que tous ceux qui ont travaillé avec les enfants seront d'accord avec moi pour dire que ce n'est jamais du sens unique – on reçoit beaucoup. Donc je nous invite à permettre à nos enfants de nous bénir par leur paroles et par leurs actions...

.....

Et puis je trouve une 4ième et dernière invitation dans cette histoire – l'invitation de parler de Jésus à nos enfants – par nos paroles, et aussi par nos actions

Cet incident au temple n'est pas la première fois ce jour-là ou le cri "Hosanna pour le Fils de David" a été élevé... Plus tôt, le jour même, Jésus est rentré en Jérusalem entouré par une foule qui l'acclame avec le cri « Hosanna au Fils de David ! Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient ! Hosanna au plus haut des cieux ! » On peut supposer que certains des enfants se trouvaient parmi la foule, qu'ils on entendu et participé à cette acclamation, et qu'en revoyant Jésus plus tard, ils ont repris la crie...

Est-ce que tous les enfants qui criaient dans le temple ce jour-là comprenaient vraiment le sens des mots ? Probablement pas – pas plus que les adultes d’ailleurs. Peu importe. Ces mots ont été prononcé, et ils ont sûrement résonné, cheminé plus tard chez ses enfants.

Nos enfants vont-ils comprendre tous ce qu'ils entendent chez nous – que ce soit les dimanche matins ou à d'autre moments ? Sûrement pas non plus. Mais les textes bibliques, le paroles des chants, nos prières, notre manière d'être les uns avec les autres – ils voient, ils entendent, ils expérimentent. Et nous avons confiance que ça chemine aussi chez eux, et que les grains qui sont semés ici vont pousser et germer tout le long de leurs vies.


Cette histoire nous invite vraiment à prendre tous les occasions qui se présentent pour parler de Jésus – après tout, ce n'était pas dans une salle de classe que ces enfants-là on entendu que Jésus est le fils de David – c'était dans les rues, en écoutant les acclamations des disciples. Ça me rappelle le livre de Deutéronome: "Les commandements que je te donne aujourd'hui resteront dans ton cœur. Tu les enseigneras à tes enfants. Tu en parleras quand tu seras assis chez toi, quand tu marcheras sur la route, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras." Paroles adressés en premier lieu aux parents bien sur, mais, comme dit le dicton africain bien connu "Pour qu'un enfant grandisse, il faut tout un village". Et dans ce village, cette famille qui est l'église, chacun a sa place quand il s'agit de parler de Jésus aux enfants.



Quelle place pour les enfants dans l’Église ? J'ai envie de répondre – la même place que tout le monde, car nous formons un seul corps....

A nous adultes donc de laisser leur place aux enfants.
A nous de les accepter tels qu'ils sont, tels que Dieu les aime
A nous de recevoir ce qu'ils vont nous apporter
A nous de chercher par tous les moyens de leur communiquer l'amour de Dieu

Jésus a dit «Qui accueille en mon nom un enfant comme celui-là, m’accueille moi-même ». C'est une nouvelle formidable. Ça veut dire qu'au moins une fois par semaine – si ce n'est pas plus souvent – nous avons l'occasion d'accueillir Jésus lui-même parmi nous, en accueillant nos enfants – ne nous privons pas de le faire !

Amen

mardi 22 juillet 2014

A psalm of thanksgiving

A psalm of thanksgiving written as part of LST's 2014 summer school.

I praise you Lord for your goodness
I sing about your faithfulness

Dark clouds surrounded me
Dust and ashes were in my mouth

But you were faithful

You heard my cries
You held me in your arms
You resorted my soul
You taught me to sing

To sing a new song

A song of praise
A song of love
A song of joy

I praise you Lord for your goodness
I sing about your faithfulness

jeudi 26 juin 2014

Who do we trust? (Isaiah 47:10-13)

In today’s reading we discover that Babylon has placed her trust in evil, and in turn evil will come upon her. (The NIV's “wickedness” at the start of verse 10, and “disaster” at the start of verse 11 both translate the same Hebrew word). She has got used to using her wealth to ward off catastrophes (verse 11) and believes that her skill in foreseeing that future that will allow her to both predict and prevent them – but in reality neither money nor religion will be of any ultimate help. Verses 12 and 13 drip with sarcasm as the prophet ridicules Babylon’s reliance on astrologers. The prophet may appear to be addressing Babylon, but his real audience is the people of Judah, who must be constantly be reminded that Babylonian religion is false and cannot help them, despite its all-pervasive presence and apparent power. Indeed the trustworthiness of the Lord compared with the futility of idols is one of the prophet’s recurring themes.


This passage raises the question of where we put our trust. Few Christians believe in astrology, and we are unlikely to deliberately trust wickedness or evil. But, like the exiles in Babylon, we may unthinkingly adopt the values of the society we live in. Money, education, hard-work, and family are all highly valued by our culture, and none are evil in themselves. However, we miss the point when we place all of our reliance in them and let them become idols, as many people discover when faced with unexpected unemployment, sickness or family breakdown.

Like Babylon, we learn our values from childhood onwards. Where were you taught to put your trust as a child? What effect does this have on your life today? If you have children, or are involved in teaching or youth work, what are you teaching your young people? Is God challenging you to make any changes?

Consider these things, and reflect on what might happen (Isaiah 47:5-7)

In yesterday's reading the prophet invited his listeners to realise that Queen Babylon was not all-powerful and to remember that the Lord Almighty was on their side. In today's reading we find out more about what was wrong with Babylon’s actions. And we discover a paradox.

We learn that God himself handed Israel over to Babylon. She was the Lord's instrument, carrying out his will. However, she stands condemned for the way in which she did so. She has acted with great cruelty, typified by her ill-treatment of the elderly (verse 6). Her merciless actions would be considered as crimes against humanity by contemporary standards, and even by the standards of her own day, she was a byword heartless pride. She mistakenly thought that her success was her own doing, and that she was answerable to no-body. Indeed her arrogance has amounted to blasphemy.

This should make uncomfortable readings for Christians, because they remind us that it is possible to do the right thing in entirely the wrong way.

From the Crusades to the Magdalene Laundries, history provides too many examples of Christians carrying out acts of cruelty “in the name of the Lord”. At a more mundane level, when our own plans succeed, we, like Babylon, may assume that it is because of our own virtue, and that success itself is proof that we are in the right.

The prophet's condemnation of Queen Babylon's thoughtlessness (verse 7) should act as a reminder to us. As we work to advance God's kingdom, do we stop to reflect on how we are going about it, or are we tempted to sacrifice ethical behaviour on the grounds that we are sure that we are “doing the Lord's will”?

As individuals and as churches, when we are absolutely sure that we are doing God’s will, how do make sure that the means we choose to use are worthy of the ends we are pursuing and the Lord we are serving?


Our Redeemer is the Holy One of Israel (Isaiah 47:1-4)

This is the first time I've posted course-work, but I found this exercise challenging and thought-provoking and was quite please with the result.  The exercise was to write a short series of "daily-devotionals" on a particularly challenging chapter of the prophet Isaiah. The style is a little choppy, due to the strict word limit.

Isaiah 47:1-4

Today’s verses make grim reading. We could try to avoid them by dismissing them as reflecting the problems and values of another age and therefore irrelevant to our world. But if we want to benefit from the "full counsel of God" we need to find a way to engage with them.
These words are generally attributed to an otherwise unknown prophet, usually referred to as Deutero-Isaiah, active during the declining years of the Babylonian empire. The people have been under Babylonian rule for around 70 years – time for three generations to grow up knowing nothing else. Babylon's power is waning on the international scene, but for the majority of the Judean exiles, and for those eking out a living in what remains of Judah, Babylon still dominates the horizon. The prophet speaks into this situation, to remind the people that Babylon is not all powerful and that their God is ultimately in charge of events, including the fall and rise of empires.
Isaiah 47 is part of this message. It is important to note that it is addressed in the first place to the oppressed people of Judah. By describing the apparently almighty “Queen Babylon” as a defeated enemy, undergoing the same ordeal as Jerusalem before her (Lamentations 1, 2), the prophet is undermining her power and telling the people that they do not need to be afraid of her. Rather they can have confidence in their God, who is on their side and is their Redeemer. The description of Babylon's fate may be shocking to 21st century sensibilities. However the underlying message, that God, far from being neutral, is on his people's side (verse 4) and that no human power or system is unlimited or everlasting, is profoundly encouraging.
What apparently unassailable “Empires” dominate our lives? What difference does it make to how we think about them if we realise that their power is not unlimited, and that the Lord Almighty is still on his people's side?


Des chèvres et des moutons

Une prédication donnée à l'église baptiste de Grenoble, le 22 juin 2014. Nous avions reçu une invitée qui nous parlait d'un projet pour accueillir les étrangers.

Matt 25:31-46

Mon choix de texte se matin est motivé bien sur pour le verset 35: "j'étais un étranger et vous m'avez accueilli", en lien avec la présence de A-M ce matin.

Il s'agit d'un texte pas confortable à lire, qui remet en question – qui nous invite à réfléchir plus profondément sur notre manière de vivre en tant que chrétiens.

Mais il s'agit aussi d'un texte qui peut être un peu piège pour nous. Un lecture de 1ier degré, à la va-vite, peut nous laisser avec une interprétation certes simple, mais qui est en réalité peu satisfaisant...

Jésus évoque ici le jugement dernier. Le Fils de l'homme viendra dans sa gloire et tous les peuples de le terre se rassembleront devant lui. Et il y aura un tri. Certains, "les moutons", vont recevoir la vie avec Dieu pour toujours et d'autres, "les chèvres", vont recevoir une punition éternelle. L'enjeu est donc énorme. Car il s'agit de notre destin éternel. Il vaut mieux ne pas se tromper dans notre compréhension de la base de ce tri.

Et il semble qu'il y aura un lien entre notre manière de vivre, et le tri.


v34,35

Alors le roi dira à ceux qui sont à sa droite : “Venez, vous que mon Père bénit. Recevez le Royaume que Dieu vous a préparé depuis la création du monde. En effet, j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger. J'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire. J'étais un étranger, et vous m'avez accueilli.

Et ainsi de suite

v41,42....

Ensuite, le roi dira à ceux qui sont à sa gauche : “Allez-vous-en loin de moi, Dieu vous maudit ! Allez dans le feu qui ne s'éteint pas, et qu'on a préparé pour l'esprit du mal et pour ses anges ! En effet, j'ai eu faim, et vous ne m'avez pas donné à manger. J'ai eu soif, et vous ne m'avez pas donné à boire. 

Etcetera...

Alors, ce texte serait-il en train de nous dire que notre destin éternel dépendra de nos actions sur terre ?


Est-ce que nous sommes OK avec cette interprétation ?

Certes c'est une interprétation qui peut motiver à l'action. Mais c'est aussi une interprétation qui peut nous paralyser par la peur de ne pas faire assez. Et puis finalement, pour juger une interprétation , la question n'est pas tellement "est-ce qu'elle me motive, ou est-ce qu'elle me fait peur" mais plutôt "est-ce que c'est fidèle à l'enseignement de Jésus". Et pour moi, l'idée que ce texte nous parle d'un jugement basé sur nos actions me pose problème à 2 niveaux:

  • Première problème – celle de ce qu'on pourrait appeler "la justice naturelle". En apprenant leur sort, les 2 groupes posent la même question; "Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu ?" Aussi bien les moutons que les chèvres. Ça nous montre que leurs actions étaient inconscients. Certains sont recomposés pour un bien qu'il ne savait pas faire – d'autres sont condamnés pour des négligences qu'ils ignoraient... Ça a l'aire terriblement aléatoire. Y-a-t-il vraiment justice ?
  • Et puis, deuxième problème, ça me pose un problème théologique... Car en tant que protestants, normalement nous sommes assez attachés à l'idée du salut par la grâce. Nous sommes-nous trompés ? Le salut serait-il finalement une question d'effort de notre part ? Ou est la grâce dans cette histoire.

Pour mieux comprendre, revenons à cet image utilisé par Jésus:

On rassemblera tous les peuples devant lui. Et il séparera les gens les uns des autres, comme le berger sépare les moutons des chèvres.  .

Le berger ne cherche pas à distinguer entre les bons et les mauvais moutons (ni d’ailleurs entre les bons et les mauvais chèvres). Il distingue simplement entre les moutons et les chèvres.

Dans les pays du nord, il est assez facile de faire la différence entre un mouton et un chèvre simplement en les regardant. Ils n'ont pas la même forme. Même de loin, on ne risquera pas trop de les mélanger

Mais en fait, ce n'est pas toujours si simple. Les moutons et les chèvres tiennent un place très très similaire vis à vis de l'être humain: elles donnent du lait, qui se transforme en fromage. On peut manger la viande des deux – je pense à un curry cabri délicieux que j'ai mangé en Martinique – et si c'est plutôt aux moutons qu'on pense quand on pense à la laine, ce sont les chèvres qui donnent du cachemire – cette laine de luxe.


Et en fait, même visuellement il n'est pas toujours si simple que ça de les distinguer. Quand en va vers le sud - en Grèce, ou dans d'autres pays du méditerranée, on découvre des moutons tout maigres, avec des longues jambes et les oreilles pointues, bref, elles se ressemblent pas mal à des chèvres. Et certains chèvres rappellent étonnement les moutons – et on plus ils sont tous mélangés sur les mêmes collines et elle mangent les mêmes chose. Et il faut donc que le berger regarde bien pour les départager...

Je ne connais pas quel critère les bergers du temps de Jésus utilisait pour distinguer entre leurs chèvres et leurs moutons. Mais Jésus nous dit quel critère il va utiliser. C'est en regardant notre comportement... Mais attention – il faut éviter de tomber dans le piège ici. Ce n'est pas par notre comportement que nous devenons mouton. Il faut raisonner dans l'autre sens. C'est notre comportement qui permet de voir qu'on est mouton. Vous voyez la différence ?

Voilà donc la place de nos actions dans cette question de jugement: – c'est notre comportement de mouton qui permettra au berger de savoir que nous sommes moutons, c'est vivant une vie d'obéissance, cohérente avec l'enseignement de notre Seigneur, qu'il saura nous nous lui appartenons !

Nous sommes sauvés par la grâce, oui. Mais nous ne sommes pas sauvés pour vivre n'importe comment. Pour reprendre quelque chose que Paul nous a dit la semaine dernière: c'est à cause de sa grâce que Dieu permet que nous venons à lui tels que nous sommes. Mais c'est aussi à cause de sa grâce que Dieu ne se contente pas de nous laisser tels que nous sommes – il a notre transformation en vu.

Et cette transformation, qui est un processus que va durer tout le reste de notre temps sur cette terre, se fait grâce à la présence, grâce à l'action de l'Esprit Saint dans notre vie. A nous de nous rendre disponible, à co-opérer avec lui dans ce travail.

Ça vaut la peine de regarder les comportements qui vont servir à nous démarquer en tant que moutons... Et là, il y a peut-être une surprise pour les bons évangéliques.

Car, dans nos milieux, et depuis pas mal de temps, je pense que quand on pense aux comportements qui permettent de voir que nous sommes des chrétiens, à la mode de vie des bons chrétiens, nous pensons plutôt à ce qu'on pourrait appeler "la moralité personnel" – et très souvent on va formuler par une série d'interdits: ne pas fumer, ne pas (trop) boire (on est quand même en France), ne pas coucher avec n'importe qui. Des attitudes qui ont leurs origines sans doute dans des textes comme Galates 5 avec sa liste de comportements produits par les désirs mauvais.


Mais ici, Jésus parle d'autre chose – il nous invite à des actions positives et qui sont orientées vers les autres, vers le plus vulnérables: donner à manger à ceux qui ont faim et a à boire à ceux qui ont soif, donner des vêtements à ceux qui en ont besoin, accueillir les étrangers, rendre visites aux malades et aux prisonniers. Actes de compassion. Actes de service. Actes qui ont clairement un volet social.

Et Jésus nous dit quelque chose d'extraordinaire – quand nous agissons ainsi, quand nous aidons les faibles, les vulnérables – c'est Jésus lui-même que nous servons. Car il est présent dans les faibles, les vulnérables, ceux qu'il honorent en les appelant "ses frères".
Ne passons donc pas à coté des occasions qui se présentent à nous pour le servir, pour le rencontrer de cette manière...

Bien sur, nous sommes chacun appelé à cette service en tant qu'individu. A-M nous a parlé toute à l'heure d'un projet dans lequel en peut s'investir en tant qu'individu ou famille, et il existe bien sur plein d'autres, selon nos capacités, nos dons différents.

Mais il faut aussi remarquer que Jésus parle ici au pluriel. Quand il dit vous, il n'est pas en train de s'adresse à une seule personne en étant poli – il parle au pluriel. Jésus s'adresse à ses disciples réunis en communauté. Donc s'intéresser à et tant communauté chrétien à des sujets tels que l'accueil des étrangers, le problème des inégalités dans l'accès à la nourriture, les conditions des prisonniers trouve toute sa légitimité à la lumière de ces paroles – que ce soit en assemblé local, en regroupement d'assemblés ou en tant qu'organisations nationales ou internationales. J'irai plus loin – il n'est non seulement légitime de s'intéresser à ces sujets en tant que chrétiens, ça fait partie intégrante de notre mission, de notre raison d'être. Et c'est pour cela que les chrétiens se permettent aussi d'interpeller la société en général à ses sujets. Par exemple, lors de notre Congrès Annuel il y a quelques semaines, notre Fédération a voté un vœux qui nous engage à interpeller le ministère des Affaires sociales et ministère de la Justice concernant la situation des Mineurs Isolés Étrangers (MIE). Car si nous ne nous engageons pas à coté des faibles, des vulnérables, malgré la commande directe de notre Seigneur ici, qui d'autre le fera à notre place ?


Pour terminer, je voudrais revenir à cette question de moutons et de chèvres avec la question: "si dans cette histoire je crains d'être plus chèvre que mouton, que faire ?" Or, il me semble qu'il y a plusieurs possibilités ici:

  • re-regardons le verset 37: "Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu...?" Certains ont tendance à se culpabiliser pour un oui comme pour un non. Mais le texte nous dit que nous ne serons pas toujours conscients que nous sommes en train de servir le Seigneur... Si nous somme au clair avec lui, si nous faisons de notre mieux de vivre d'une manière cohérente entre nos convictions et nos actions, je pense qu'il faut pas qu'on s'angoisse à ce sujet – Jésus nous connait, il sait ce que nous faisons, nous lui appartenons...
  • Par contre, il ne faut pas prendre cela comme prétexte pour rien faire. Car ce texte est clairement un appel à agir, à ne pas nous lasser de faire le bien (Gal 6). Si ce texte est en train de nous interpeller, de nous dire qu'on pourrait faire plus, ou bien qu'on a un peu négligé cet aspect là, il n'est jamais trop tard pour commencer – à chercher des moyens pour nous engager à coté de ceux qui ont besoin de quelque chose que nous pouvons amener...

Et puis il y a encore un possibilité. Ça peut arriver qu'on a le sentiment d'être un chèvre, parce qu'on justement, on est chèvre...

Que faire dans ce cas ? S'agit-il de déployer toutes ses forces pour se comporter comme mouton ?

Mais ça ne va pas marcher...

Un chèvre ne peut pas se transformer en mouton en imitant le comportement des moutons. Le berger ne sera pas dupe...

Pour qu'un chèvre devient mouton, il faudrait qu'il retourne dans le ventre de sa mère, pour renaître, non pas en chevreau mais on agneau. Et ça, dans la nature, on le sait bien, c'est impossible... Dans la nature peut-être, mais pas avec le Seigneur. Car la bonne nouvelle de ce texte, est que personne n'est obligé de rester chèvre. On veut devenir mouton ? On le peut – non pas par la force de son bras, ou le sueur de son front – mais simplement en se tournant vers Jésus et en l'acceptant comme Seigneur et Sauveur...


Car le Fils de l'homme que nos voyons ici dans toute sa gloire, assis sur son trône du roi est aussi le berger qui connaît son troupeau et qui à compassion de lui. Il est aussi celui qui s'identifie avec les plus pauvres, les plus démunis et les appelant "frères", celui qui est venu chercher les perdus pour les ramener à son père, celui qui est "l'agneau de Dieu qui est mort pour enlever le pêché du monde". Faisons lui donc confiance. Confiance pour nous engager auprès de lui, pour devenir mouton de son troupeau, et confiance pour obéir à sa voix, et pour vivre selon ses paroles.

dimanche 9 mars 2014

This morning, I invite us to explore an episode in life where Jesus has to face up to a number of challenges - or "opportunities to suceed" as the management gurus would call them...

Jesus was led by the Spirit into the wilderness to be tested by the devil. An event important enough that Matthew, Mark and Luke all include it. And in reading Matthew's text,we have access to a "master class" in facing up to the difficulties of life. And we need it , because after all, its not when something difficult happens that we need to start thinking about to deal with it, much better to think about it in advance, to get some training in.

And thats just what Jesus does - before he faces the test, he spends time preparing; 40 days and 40 nights  fasting in the desert.

There are of course echoes of the history of Israel. The  40 days and nights spent by Moses on the mountain, the 40 days that Elijah spent walking, exhausted after his confrontation with the prophets of Baal. And of the 40 years spent by the people in the desert, following their inability to God in his word and enter the promised land. And therefore this time apart is a time of preparation . Preparation for his public ministry and preparation time for the trials that will come. And Jesus fasted.

I may be wrong, because after 20 years in France I would not claim to know all there is to know about French culture, but it seems to me that the love story between the French and food is pretty intense, so it would  easy to misunderstand, and think that the devil has  waited a moment of weakness caused by hunger , to sneak up on Jesus. But lets not forget who's in charge here.

Because it was the Spirit who led Jesus into the wilderness and God is in full control of the situation. After 40 days of fasting , physically, Jesus might be hungry, but spiritually he is on top form. So at the right time, when Jesus is ready , God allows this confrontation to take place.

And the first two challenges start with the question of identity:

"If you are the Son of God ..."

Jesus has  received an affirmation of his identity as the Son of God at his baptism. He saw the Spirit of God coming to rest on him, and everyone heard the voice that said:

"This is my beloved Son, whom it has pleased me to choose. "

Voice affirming his identity as the Son of the Father. Beloved son. Son whose very existence gives pleasure.

In the same way, we too, when we are baptized , are publicly declared as the beloved child of our Father.

But what does it mean to be the Son of God ? For us, as for Jesus, it is one thing to hear the words, but it 's another thing to integrate them deeply in our lives. How will Jesus live out this identity? How we can we live out this identity?

So challenge number 1:

"If thou be the Son of God , command that these stones become bread . "

We need to be a little careful here . The Devil - literally "he who is testing " - is not trying to persuade Jesus to do something illegal or illicit, to steal or kill someone one . He's not even trying to pursuade him to eat too much dessert, rather than his 5 fruit and vegetables a day !

Turn stones into bread. There's nothing sinful about that. Jesus was hungry. He was absolutely able to change stones into bread . After all, he is the Creative Word of God made ​​flesh. And later in his ministry, in his compassion he will multiply bread to give to the crowd. So where is the problem ? Why not do it?

The reason is given in hiss response which is a quote from the book of Deuteronomy, instructions given to the people just before entering the promised land. Moses invites them to remember what they experienced during their time in the desert - problems yes, but also how God took care of them by sending them manna .

Jesus became a human being, and for real . He's not a kind of super-angel disguised as a man. He really is human, and he is really hungry . If every time during his ministry he encounters a difficulty, a small technical problem,  if he takes a shortcut by sorting it out by waving a small magic wand - he will end up denying his humanity. But he came as a human being and he is called to live as a human being - God's word yes, but God's word made ​​flesh for us. And so, like all human beings , like the people on the threshold of the promised land, like us in our everyday lives , he is called to trust his Father . If his father did not forget to provide for the needs of the people in the desert, will he not he do the same for his son? And for us? Like the people in the promised land, we live with the temptation to forget our dependence on God, to live as if he's not there, or just to forget him. Like the people of Israel , we need to make an effort to remember all that God has done for us, and all that he goes on doing for us, every dayin the the details of our lives.

Challenge # 1 Jesus 1 0 devil ...

So the devil tries a new approach :

"If thou be the Son of God, cast thyself down: for it is written , He shall give thee with His angels , and they shall bear thee up in their hands to prevent you from hitting the foot against a stone . "

The devil tries to up the ante by supporting his challenge with a biblical quote . This is 91:11,12 Ps . (A little reminder us that everyone who quotes Scripture at us is not trustworthy. ) And again, what's the problem ? Making such a dramatic gesture in a public place will attract attention, add substance to his message - perhaps even allow some to believe that might not otherwise.

But we are again in the field of the easy shortcut. When you read Psalm 91, we soon realize that the devil tore the verses of context : Here are some more verses :

In fact , the psalmist is calling for trust in God, not for circus tricks .

And then there is another resonance here . This is the first time in his ministry Jesus hears  "throw yourself down" , but it won't be the last. 3 years later, at  the cross, passersby will say " save thyself if thou art the Son of God, come down from the cross."

But neither the devil, nor the spectators in Jerusalem have understood the most important thing - the mission of Jesus includes the cross. It is because he is the Son of God that he will refuse to comme down, and it is because he is the Son of God that he refuses to jump off the temple at the beginning of his ministry. And like him, we are called not to superstition, or the spectacular - but to a faithful life putting one foot in front of the other, every day, doing our best to follow in the footsteps of our master - knowing that his path led him to the cross, and then beyond.

And then, who does the devil think he is, putting the Son of God to the test! So Jesus underlines his refusal with another quotation from Deuteronomy 6: "Do not put the Lord your God to the test. "

Jesus 2 , devil 0

Third challenge :

From the top of a mountain , he sees all the kingdoms of the world and their glory, and the devil says "All this I will give it thee , if thou wilt fall down and worship me . "

"All this I will give you," All the kingdoms of the world and their splendor . And again we can see that there is no harm in what the devil is offering to give Jesus . Authority over all the kingdoms of the world. Who better to wield it ? And in addition we know that Jesus came to establish his kingdom, which one day will encompass the whole world . At the end of his mission on earth he is going to even say "all power is given unto me in heaven and on earth. "

And indeed, there's the problem. All power, all authority will be given to him when he has accomplished his mission, and not before. So the devil is again offering a shortcut - and at an unacceptable price "if you will bow down and worship me." The idea is grotesque, and therefore Jesus delivers his knockout blow : " Begone, Satan! For it is written : The Lord your God you must worship, and it is to him alone you shall serve."

We are still in Deuteronomy, with its repeated warnings against worshiping false gods. The devil is named as the Adversary, and the idea of worshipping anyone or anything other than God firmly rejected.

Andwe need to hear and apply this rejection. Because if there is an error into which human beings fall repeatedly, then it is the worship of false gods . And in the 21st century we're not short of false gods : money, power, success , efficiency , comfort, security ... and all these thing will distract us from the way of Jesus if we give them priority in our lives .

And we also need to hear "Get thee hence , Satan." These are the same words that Jesus will say to Peter when the latter, shocked by Jesus prediction of his death, tells him that it 's just not possible. And if Peter, Peter who lived for several years right next to Jesus, Peter who is always named as the first among the apostles - if Peter can become the voice of the Adversary - then we can too. And Pierre became a spokesman for the devil when he refused to understand that the path to Easter Sunday always goes through Good Friday.

Jesus 3 - and the devil left has the field ....

Because the devel can't understand that in this live, following Jesus , there are no shortcuts. But we can move forward, fixing our eyes on Jesus while remaining grounded in our identity as children of the living God and trusting him.

And I have not forgotten the last little sentence of our text :

"And behold , angels came and ministered to him . "

The food that Jesus refused to create during the first challenge is sent by God. What we need (not necessarily what we want , but what we need) will always be given to us during our journey, by our Father who loves us and cares for us .
Une prédication pour le premier dimanche de la carême:

Matthieu 3:13-4:11

Alors paraît Jésus, venu de Galilée jusqu’au Jourdain auprès de Jean, pour se faire baptiser par lui. Jean voulut s’y opposer : « C’est moi, disait-il, qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi ! » Mais Jésus lui répliqua : « Laisse faire maintenant : c’est ainsi qu’il nous convient d’accomplir toute justice. » Alors, il le laisse faire. Dès qu’il fut baptisé, Jésus sortit de l’eau. Voici que les cieux s’ouvrirent et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici qu’une voix venant des cieux disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui qu’il m’a plu de choisir. »

Ensuite Jésus fut conduit par l’Esprit au désert, pour être mis à l'épreuve par le diable. Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il finit par avoir faim. Celui qui met à l'épreuve s’approcha et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. » Mais il répliqua : « Il est écrit : Ce n’est pas seulement de pain que l’homme vivra, mais de toute parole sortant de la bouche de Dieu. » Alors le diable l’emmène dans la Ville Sainte, le place sur le faîte du temple et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas, car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges et ils te porteront sur leurs mains pour t’éviter de heurter du pied quelque pierre. » Jésus lui dit : « Il est aussi écrit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » Le diable l’emmène encore sur une très haute montagne ; il lui montre tous les royaumes du monde avec leur gloire et lui dit : « Tout cela je te le donnerai, si tu te prosternes et m’adores. » Alors Jésus lui dit : « Retire-toi, Satan ! Car il est écrit : Le Seigneur ton Dieu tu adoreras et c’est à lui seul que tu rendras un culte. » Alors le diable le laisse, et voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient.

Ce matin, je nous invite à explorer ensemble une histoire ou Jésus est mis à l'épreuve, est invité à répondre à une série de défis.

Cet événement est raconté trois fois, par Mathieu, Marc et Luc, chacun à sa manière. Donc 3 de 4 évangélistes l'ont considéré comme suffisamment important à inclure, quand ils faisait le tri de ce qu'ils allait raconter et ce qu'ils allait mettre de coté.

Jésus est conduit par l’Esprit au désert, pour être mis à l'épreuve par le diable. Evenément important, raconté, chacun à sa manière, par Mathieu, Marc et Luc. Et en le racontant, à sa manière, Mathieu nous donne accès à un "cours de maître" de la part de Jésus sur la vie en tant que chrétiens. Et nous en avons besoin, car après tout, ce n'est pas le jour ou l'épreuve arrive qu'il faut se mettre à entraîner pour y faire face. Comme pour le sport, ceux qui vont participer à un grand match, un grand événement, se mettent à s'entraîner bien en avance.

Parce ce que Jésus prend bien un temps d’entraînement en avance. 40 jours et 40 nuits de jeûne dans le désert.

Il y a bien sur des résonances avec l'histoire du peuple d’Israël. Nous pouvons penser aux 40 jours et nuits passés par Moïse sur la montagne, aux 40 jours pendant lesquels Élie a marché, épuisé après sa confrontation avec les prophètes de Baal. Et aux 40 années passées par le peuple dans le désert suite à leur incapacité de prendre Dieu à sa parole et rentrer dans la terre promise. Et à chaque fois, il s'agit d'un temps de préparation. Et donc pour Jésus ce temps à part est aussi donc à comprendre comme un temps de préparation. Temps de préparation pour son ministère publique et temps de préparation pour les épreuves qui vont venir. Et pendant ce temps, nous apprenons que Jésus a jeûné.

Alors, je me trompe peut-être, car après 20 ans en France je n'ai pas la prétention de connaître tous qu'il y a à savoir sur les français, mais il me semble que le jeûne n'est pas très naturelle pour vous. L'histoire d'amour entre les français et la nourriture est peut-être trop "fusionnelle" pour cela, donc il sera facile de faire un contre-sens et de penser que le diable aurait attendu un moment de faiblesse, provoqué par le faim, pour s'attaquer à Jésus. Mais ça sera oublié qui maîtrise la situation ici.

C'est l'Esprit qui a conduit Jésus dans ce désert, c'est Dieu qui maîtrise entièrement la situation. Après 40 jours de jeûne, physiquement, Jésus a faim, mais spirituellement il est au top. Et au moment prévu, quand il est prêt, Dieu permet à ce que cette confrontation aie lieu.

Et les deux premiers défis vont commencer avec la question de son identité:

« Si tu es le Fils de Dieu... »

Jésus vient de recevoir l'affirmation de son identité en tant que Fils de Dieu à son baptême. Il a vu l'Esprit de Dieu venir se poser sur lui, et tout le monde a entendu cette voix qui déclare:

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui qu’il m’a plu de choisir. »

Voix qui affirme donc son identité en tant que Fils de son Père. Fils aimé. Fils dont l'existance même donne plaisir.

De la même manière, nous aussi, lors de notre baptême, nous avons été déclaré publiquement comme enfant bien aimé de notre Père.

Mais qu'est-ce que cela veut dire être Fils de Dieu ? Pour nous, comme pour Jésus, c'est une chose d'entendre des paroles, mais c'est autre chose de les intégrer au plus profonde de nous, et de vivre en conséquences tous les jours de nos vies. Comment Jésus va-t-il vivre cet identité ? Comment nous pouvons-nous le vivre ?

Premier défi donc:

« Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. »

Alors, il faut faire un peu attention ici. Le diable – "celui qui met à l'épreuve" pour prendre littéralement le texte grec ici – n'est pas en train d'essayer de persuader à Jésus de faire quelque chose d'illicite ou d'interdit, de voler ou tuer quelqu'un. Il n'essaie même pas de le tenter de manger trop de sucré plutôt que ses 5 fruits et légumes par jour !

Changer des pierres en pain. On n'est pas dans le domaine du pêché ici. Jésus a faim. Il a absolument le capacité de changer des pierres en pain. Après tout, il est la Parole Créatrice de Dieu, fait chair. Et plus tard dans son ministère, dans sa compassion il va multiplier du pain, pour le donner à la foule. Donc, ou est le problème. Pourquoi ne pas le faire ?

Le raison se trouve dans sa réponse qui est en fait une citation du livre de Deutéronome. Il s'agit des consignes de vie données au peuple juste avant d'entrer dans la terre promise. Moïse les invite à se souvenir de tous ce qu'ils ont vécu pendant leur temps dans le désert – difficultés oui, mais aussi de la manière dont Dieu a pris soin d'eux en leur envoyant le manne.


Jésus est devenu être humain et pour du vrai. Il n'est pas un espèce de super-ange déguisé en homme. Il est vraiment être humain, et il a vraiment faim. Si à chaque fois au cours de son ministère qu'il rencontre un difficulté, un petit problème technique, il prend un raccourci en arrangeant les choses, comme si d'un petit coup de baguette magique – il finira par nier son humanité. Mais il est venu en tant qu'être humain et il est appelé à suivre son chemin en tant qu'être humain – parole de Dieu oui, mais fait chair, pour nous. Et donc, comme tout être humain, comme le peuple sur le seuil de la terre promise, comme nous dans nos vies de tous les jours, il est appelé à faire confiance en son Père. Si son Père n'a pas oublié de prévoir aux besoins du peuple dans le désert, ne fera-t-il pas pareil pour son Fils ? Et pour nous ? Comme le peuple dans la terre promise, nous vivons avec la tentation d'oublier notre dépendance sur Dieu, de vivre comme s'il n'existe pas, de l'oublier. Comme le peuple d’Israël, nous avons besoin de faire un effort, pour nous souvenir de tous ce que Dieu a fait pour nous, et pour nous rendre compte de tous ce qu'il fait pour nous, tous les jours, jusqu'à dans les détails de nos vies.

Leçon numéro 1 donc pour nous – pour vivre en enfants de Dieu, nous avons besion de lui faire confiance.

Défi numéro 1, Jésus 1, diable 0...

Alors le diable ajuste son approche:

« Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas, car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges et ils te porteront sur leurs mains pour t’éviter de heurter du pied quelque pierre. »

Le diable essaie de monter les enchères en appuyant son défi avec une citation biblique. Il s'agit de Ps 91:11,12. (Petit rappelle pour nous que chacun qui cite les Écritures n'est pas digne de confiance.) Et à nouveau, ou est le problème ? Faire un geste si spectaculaire dans un lieu public va attirer l'attention, appuyer son message – peut-être même permettre à certains de croire qui n'auront pas cru autrement.

Mais on est à nouveau dans le domaine du raccourci facile. Quand on lit le psaume 91, on se rend vite compte que le diable a arraché les versets du contexte : Voici quelques versets de plus :


Ps 91 :1, 2, 9-11 :

Celui qui habite là où se cache le Très-Haut
passe la nuit à l’ombre de Shaddaï.
Je dis du SEIGNEUR : « Il est mon refuge, ma forteresse,
mon Dieu : sur lui je compte ! » –

Oui, SEIGNEUR, c’est toi mon refuge ! –
Tu as fait du Très-Haut ta demeure,
il ne t’arrivera pas de malheur,
aucun coup ne menacera ta tente,
car il chargera ses anges
de te garder en tous tes chemins.

En fait, le psalmiste appelle à la confiance en Dieu, non pas aux tours de cirque.

Et puis il y a un autre résonance ici. C'est la première fois dans son ministère que Jésus entend ce "jette-toi en bas", mais ce n'est pas la dernière fois qu'il entendra des mots similaires. 3 ans après, à la croix les passants vont dire: "sauve-toi toi même si tu es le Fils de Dieu, et descends de la croix".

Mais ni le diable, ni les curieux de Jérusalem ont compris la chose le plus fondamental – la mission de Jésus passe par la croix. C'est parce qu'il est Fils de Dieu qu'il refuse de descendre, et c'est parce qu'il est Fils de Dieu qu'il refuse de se jeter du haut du temple au début de son ministère. Et comme lui, nous ne sommes appelés ni à la superstition, ni au spectaculaire – mais une la vie fidèle qui consiste à mettre un pied devant l'autre, tous les jours, en cherchant à marcher à la suite de notre maître – tout en sachant que son chemin lui a amené à la croix, et puis au delà.

Enfin, pour qui il se prend, ce diable qui tente à mettre le Fils de Dieu à l'épreuve ! Donc son refus est souligné par une autre citation de Deutéronome 6: "Ne mettez pas le Seigneur votre Dieu à l'épreuve."

Leçon numéro 2 pour nous – pour vivre en enfants de Dieu, nous avons besoin de le suivre fidèlement.

Jésus 2, diable 0


Troisième défi donc :

Du haut d'un montagne, il voit tous les royaumes du monde avec leur gloire et le diable lui dit : « Tout cela je te le donnerai, si tu te prosternes et m’adores. »

« Tout cela je te le donnerai, »Tous les royaumes du monde, avec leur gloire. Et à nouveau on peut constater qu'il n'y a pas de mal dans ce que le diable propose de donner à Jésus. Autorité sur tous les royaumes du monde. Et en plus on sait que Jésus est venu pour établir son règne, qui s’étendra un jour au monde tout entier. Qu'à la fin de sa mission sur terre il va lui même dire « tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre. »

Et justement, le voilà le hic. Tout pouvoir, toute autorité va lui être donné quand il aura accompli sa mission, et pas avant. Le diable lui propose donc encore une fois un raccourci – et à une prix inacceptable « si tu te prosternes et m'adores ». L'idée est grotesque, et Jésus livre donc son coup de grâce : « Retire-toi, Satan ! Car il est écrit : Le Seigneur ton Dieu tu adoreras et c’est à lui seul que tu rendras un culte. »

On est encore une fois dans le Deutéronome, avec ses avertissements repétés contre l'adoration des faux dieux. Le diable est nommé comme Adversaire et l'idée rendre un culte autre qu'à Dieu fermement rejeté.

Et ce rejet, nous avons besoin de l'entendre et de l'appliquer nous mêmes. Car s'il y a un erreur dans lequel les être humains tombent à répétition, c'est celui de l'adoration des faux dieu. Et au 21ième siècle il y a bien de faux dieux qui nous entourent : argent, pouvoir, réussite, efficacité, confort, sécurité... Et toutes ses choses là vont nous détourner du chemin de Jésus si nous leur donnons la priorité dans nos vies.

Et puis nous avons aussi besoin d'entendre ce « Retire-toi, Satan ». Ce sont les mêmes mots que Jésus va adresse à Pierre quand ce dernier, choqué par ce que Jésus raconte sur la mort qui l'attend, lui dit que ce n'est juste pas possible, que cela n'arrivera pas. Et si Pierre, Pierre qui a vécu plusieurs années à coté de Jésus, Pierre qui est toujours nommé comme premier parmi les apôtres – si Pierre peut devenir voix de l'Adversaire – alors, nous aussi nous n'en sommes pas à l'abri. Et Pierre est devenu porte-parole de l'adversaire quand il a refusé de comprendre que le chemin vers le dimanche de la résurrection passe toujours par le vendredi de la croix.

Troisième léçon pour nous – gardons nous d'adorer quelqu'un ou quelque chose d'autre que Dieu. Même pas un tout petit peu, même pas pour faire avancer les choses plus vite ou plus facilement.

Jésus 3 – et le diable à quitté le terrain....


Ce qu'il n'a pas compris est que sur ce chemin de vie sur lequel nous suivons Jésus, il n'y a pas de raccourci. Mais nous pouvons y avancer, en fixant nos yeux sur Jésus en restant fondé dans notre identité d'enfant du Dieu vivant et en lui faisant confiance.

Et puis je n'ai pas oublié la dernière petit phrase de notre texte :

« et voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient. »

La nourriture que Jésus a refusé de créer pendant le premier défi lui est maintenant envoyé par Dieu. Ce dont nous avons besoin pour avancer (pas obligatoirement ce que nous voulons, mais ce dont nous avons besoin) va toujours nous être donnés tout le long de notre chemin, par notre Père qui nous aime et qui prend soin de nous.







dimanche 5 janvier 2014

Sois joyeuse, toi qui as la faveur de Dieu, le Seigneur est avec toi.

Prédication du 22 décembre 2013, à l'Eglise Baptiste de Grenoble-Echirolles

Lecture Luc 1:46b-55

Mon âme exalte le Seigneur
et mon esprit s'est rempli d'allégresse
à cause de Dieu, mon Sauveur,
parce qu'il a porté son regard sur son humble servante.
Oui, désormais, toutes les générations me proclameront bienheureuse,
parce que le Tout Puissant a fait pour moi de grandes choses

Le texte qui nous a accompagné pendant notre louange est une vraie explosion de joie, et je nous invite à nous prendre encore un peu de temps ce matin, pour le recevoir et pour entendre des résonances pour nos vies ici et maintenant.

Pourtant, ça n’a pas vraiment commencé dans la joie.

Pour mieux situer ses paroles, écoutons ensemble l’échange qui avait eu lieu quelques semaines auparavant entre Marie et un messager surprenant:

<lecture Luc 1 :28-38>

« Sois joyeuse, toi qui as la faveur de Dieu, le Seigneur est avec toi. »

Mais Mairie n'a pas su accueillir ces mots avec joie. Elle en a été troublée.

Qu'est-ce que cela voulait dire, avoir la faveur de Dieu. Elle ? Jeune fille parmi d'autres, habitante d'une ville sans importance, dans une province obscure et sous occupation. Comment comprendre « le Seigneur est avec toi» ?

On dirait qu'elle est trop perplexe pour se réjouir.

Et puis quand le messager rentre dans les détails et explique à Marie pourquoi il est venu, on dirait que ça risque juste d’aggraver les choses. Il trouve nécessaire de lui dire « sois sans crainte ». Comme si pour lui prévenir qu’elle aurait besoin de refuser la peur, de s'armer de courage pour faire face à son avenir. Que dans les années à venir elle aura besoin de s'appuyer très fort sur ce fait étonnant : elle a trouvé grâce auprès de Dieu. Car en général (au temps bibliques comme de nos jours) trouver grâce auprès de Dieu met fin à toute idée d'une petite vie tranquille et sans histoire.

Difficile aussi de détecter de la joie, ni dans sa question pleine de bon sens « Comment cela se fera-il ?». Et non plus dans son « Que tout se passe pour moi comme tu me l'as dit. » Acceptation – certes. Résignation – peut-être. Mais joie ? Je n’en entends pas.

C'est peut-être pour cela, que Dieu, dans sa grâce, lui a donné un signe, concret, visible.

Un autre bébé miracle. (On dirait que Dieu aime bien cette façon d'agir...)

Et donc Marie se hâte pour aller voir pour elle même. Et ce n’était pas un petit voyage. La petite phrase « Marie partit en hâte pour se rendre dans le haut pays, dans une ville de Juda » cache un voyage de plusieurs jours. Voyage étonnant pour une jeune femme en toute circonstance, et encore plus pour une jeune femme en début de grossesse. On dirait qu’elle est vraiment motivé d’y aller !

Ce n’est qu’une fois arrivée chez Élisabeth, quand elle constate la réalité de la grossesse de sa cousine, et quand elle entend les paroles prophétiques d’Elisabeth au sujet de son bébé, qu’il y a cette explosion de joie.

Mon âme exalte le Seigneur
et mon esprit s'est rempli d'allégresse

Peut-être que jusqu'à ce moment, elle n'arrivait pas à s'approprier la réalité de cette grossesse. Après tous, même de nos jours, même avec les testes fiables et les échographies, en générale on a du mal à vraiment croire qu'on est enceinte. Combien de plus ça a du être difficile pour Marie. Après tout, les premiers symptômes de la grosses s’expliquent aussi facilement par autre chose. Surtout quand on se sait vierge et quand c'est donc absolument impossible qu'on soit enceinte. Quant à la visite de l’ange – elle aurait pu la qualifier de rêve.

Mais devant le grand ventre d'Élisabeth, et en entendant les paroles, inspirées par le Saint Esprit, qui reconnaissent son fils, le message de l'ange devient réalité.

Et à partir de ce moment là, fortifiée par la présence d’Elisabeth, ou l'idée l'a troublée, la réalité amène la joie. Elle a trouvé faveur auprès de Dieu. Elle, jeune-fille sans histoire. Dieu est avec elle. Et Dieu est avec elle d'une manière absolument extraordinaire et unique – la Parole de Dieu est fait chaire en elle, dans son ventre, dans la forme d'un tout petit embryon de quelques cellules.

Je ne sais pas vous, mais moi chaque année je m’émerveille devant la manière dont Dieu a décidé d’agir. Je n’arrive pas du tout à saisir ce que ça voulait dire pour la Parole Créatrice de Dieu d’accepter de devenir, non pas simplement être humain, mais embryon dans le ventre d’une femme. De naître quelques mois après en tant que nourrisson. Ça me rappelle que Dieu ne triche pas. Qu’il est à notre coté, et qu’il prend notre part. Que quand nous vivons difficulté, deuil, déception Il les partage parce qu’il les a aussi vécu – tout comme il partage aussi nos joies.

Décidément, Dieu est en train de faire une grande chose en Marie.

Mais il est aussi en train de faire une grande chose pour elle. Car à partir de ce moment, Marie reconnait et reçoit sa participation dans le projet de Dieu comme une bénédiction ! Parce que Dieu n’est pas en train de lui imposer un service dur, difficile, ingrat qu’elle va accomplir au mieux par devoir, les dents serrées.

Certes, devenir mère si jeune risque d’être dur, difficile – et être mère, être parent a toujours des moments ingrats – mais Marie va vivre cela dans la joie – porter ce bébé, élever cet enfant vont être sources de bonheur, signes de bénédiction par Dieu. Et j’ose y voir une invitation pour nous. Une invitation à vivre les appels du Seigneur sur nos vies dans cette même allégresse – avec cette même joie. Accueillir les projets du Seigneur pour nos vies comme des bénédictions et non pas des corvées. Bien sur, ça ne se fabrique pas de manière artificielle. Des fois, comme Marie nous aurions besoin de temps et du soutien de la part des autres pour y arriver. Des fois quand Dieu nous fait un cadeau, il nous faut du temps et de l’aide pour enlever le papier, pour nous l’approprier, et pour en réjouir – mais ça vaut toujours la peine.

Et puis, comme elle le chante, si Dieu est en train de faire une grande chose pour elle – il ne le fait pas pour elle toute seule.

En tout premier, Dieu est en train de faire quelque chose d’énorme pour le peuple d’Israël :

Dieu est venu en aide à Israël son serviteur
en souvenir de sa bonté,
comme il l'avait dit à nos pères

Dieu est en train de venir en aide à Israël. De garder les promesses faites par les prophètes et envoyer le sauveur promis.

Et en plus, le projet de Dieu ici est encore plus grand que la compréhension de Marie. Car à travers son fils, Dieu est en train de venir en aide à tous les peuples, à montrer sa bonté à chacun qui est prêt à le recevoir. Il est en train de venir dans le monde, pour donner à chacun qui le reçoit, chacun qui croit en son nom, le pouvoir de devenir enfant de Dieu. Il est donc en train de faire une grande chose pour nous. Nous qui vivons 2000 plus tard mais qui osons affirmer que le Seigneur est avec nous. Nous qui sommes aussi habité par le Seigneur non pas de la même manière que Marie bien sûr, mais par son Esprit qui demeure en nous, qui nous anime, qui nous donne la vie. Nous aussi donc, nous sommes invités à entendre les paroles de l'ange et les le recevoir, à nous les approprier:

« Sois joyeuse toi qui as la faveur de Dieu, le Seigneur est avec toi »

Nous aussi, nous avons la faveur de Dieu, nous aussi, nous sommes invités à en réjouir. Nous aussi nous sommes invités à ouvrir nos yeux et voir les grandes choses que Dieu est en train de faire en nous, et pour nous.

Mais pas que pour nous non plus. La bonté de Dieu n’est pas réservée à quelques initiés, dignes de son attention. Les grandes choses que font Dieu sont trop belles, trop importantes, trop magnifiques à être gardées pour nous-mêmes.

Ce sont de bonne nouvelles pour le monde entier. Ceux qui ne sont pas ici ce matin. Ceux qui passent devant notre bâtiment, qui habite nos voisinages, qui travaillent au même endroit. Promesse de justice et de paix profonde. Bonnes nouvelles aussi valable de nos jours qu’au temps de Marie, si seulement le monde accepte de les entendre, de les accueillir, de reconnaître ce sauveur qui vient, de manière tellement surprenante, comme petit bébé. Car :

Sa bonté s’étend de génération en génération sur ceux qui le craignent.
Il est intervenu de toute la force de son bras ;
il a dispersé les hommes à la pensée orgueilleuse ;
il a jeté les puissants à bas de leurs trônes
et il a élevé les humbles ;
les affamés, il les a comblés de biens
et les riches, il les a renvoyés les mains vides.

Et comme Marie, nous sommes appelés à participer au projet de Dieu en les annonçant, en les chantant – en les disant haut et fort à nos contemporains. Car Jésus est venu pour eux autant que pour nous.

« Sois joyeuse toi qui as la faveur de Dieu, le Seigneur est avec toi »

Cette invitation à la joie et la promesse qui l'accompagne est aussi valable aujourd'hui, qu'il y a 2 mille ans. Et nous sommes tous invités à recevoir Jésus. A accueillir sa présence dans nos vies, que ce soit pour la première ou la millième fois. A croire en son nom, et à nous accrocher à cette promesse

Cette semaine, donc, je nous invite à nous approprier les mots de Marie, et à affirmer comme elle :

le Tout Puissant a fait pour moi de grandes choses :
saint est son Nom.